Transfert de population

Expulsion des Polonais par l'Allemagne nazie depuis la Pologne centrale en 1939.

Le transfert de population (ou déplacement de population) est le déplacement d'un grand nombre de personnes d'une région vers une autre, souvent dans le cadre d'une migration forcée imposée par un État ou par une autorité internationale. Dans le cas le plus fréquent, les populations déplacées sont déterminées sur des critères ethniques ou religieux, mais le mouvement peut aussi avoir ses origines dans le développement économique. Le bannissement ou l'exil sont des opérations similaires mais elles s'appliquent par la force à des individus ou des groupes de personnes.

Souvent, la population concernée est transférée de force sur une grande distance, vers une région qui ne correspond pas nécessairement à son mode de vie, ce qui entraîne de graves répercussions. En outre, dans l'opération, la population perd aussi tous ses biens immobiliers voire, si le transfert est précipité, d'importantes quantités de biens meubles. Le transfert peut avoir pour origines la volonté d'une entité plus puissante qui souhaite s'approprier des territoires ou, plus rarement, les effets d'une catastrophe économique ou environnementale qui impose l'évacuation et la réinstallation des habitants.

Le premier transfert connu de population remonte à l'antiquité assyrienne au XIIIe siècle av. J.-C. Le plus récent exemple en Europe est, en 1999, la déportation de 800 000 Albanais pendant la guerre du Kosovo[1]. Le transfert simultané le plus connu dans l'histoire est la fuite et l'expulsion des Allemands après la Seconde Guerre mondiale : 12 millions de gens ont été déplacés. Par ailleurs, certains des mouvements les plus importants en Europe sont le fait des politiques ethniques en URSS à l'ère stalinienne.

Dans l'histoire récente, l'exemple de transfert le plus célèbre pour des raisons inhérentes au développement est l'évacuation de personnes lors de la construction du barrage des Trois-Gorges en Chine.

Le transfert de population ne peut se comparer aux mouvements migratoires individuels, même si en temps de guerre ces deux notions peuvent se confondre lors des mouvements massifs de fuite pour se soustraire au danger ou à la famine. Quand un État parvient à maintenir la fiction voulant que ces migrations sont l'effet de nombreuses « décisions personnelles », il peut échapper à ses responsabilités dans ses opérations d'expulsion.

  1. « Archived copy » [archive du ] (consulté le )

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